OK, d’accord, les choses se précipitent.
Dans quelques jours seulement nous serons devant cette piscine (en espérant que la réalité ressemble un tant soit peu à la pub!), mais aujourd’hui, c’est encore un jour d’automne au boulot — allez, d’été indien.
Un rêve depuis douze ans, une idée depuis dix, un projet depuis quatre, une réalité depuis un. C’est un compte à rebours bien plus rapide qui s’enclenche.
Les au revoir s’enchaînent depuis l’été, avec les amis, la famille, et ils se multiplient chaque semaine. Depuis début septembre, il n’y a pas un jour sans qu’on me demande « Alors, il te reste combien de temps? », ou « Ca fait quoi de partir? » ou, pire encore, « Bah, t’es encore là? ».
Ces moments sont parfois difficiles mais ils comptent parce qu’ils nous font bien sentir ce qu’on laisse et très probablement ce qui nous donnera envie de revenir… un jour.
Alors, ça fait quoi de partir ?
Je ne sais pas encore.
Avoir les dates et les jalons (cf ‘La carte’), et plus prosaïquement la facture de l’agence, oui, c’est un peu concret. Mais ça reste du domaine de l’information. On sait qu’on va partir. Idem pour les papiers, les visas, les cartes bancaires, les assurances… Un peu plus physique, les vaccins, les achats spécifiques, les listes de choses à faire, les problèmes de désabonnements avec Canal +… Mais rien dans tout ça ne dit vraiment « Je pars ».
Après, le fait d’avoir mis la maison en location et la voiture en vente, ça peut faire « page qui se tourne »…
Mais les premiers signes tangibles (et inattendus) du départ ont été les cadeaux et messages des enfants (filleuls et nièce) : une lumière pour retrouver notre chemin, un agenda pour écrire un mot par jour, et un dessin « à emporter autour du monde ». Il y a alors un sourire et un vrai pincement.
Malgré tout, demain (et lundi) je vais encore me lever pour aller au travail. Ce seront des jours assez particuliers, mais je ne serai pas encore en année sabbatique.
Dans le tarot, l’arcane 0 qui précède tous les autres symboles, est celui du « Mat », le fou qui ose entreprendre le voyage vers l’inconnu. Celui qui ne sait pas quoi répondre quand on lui demande « Alors…? »
Une année sabbatique, quel projet alléchant! Hâte de découvrir ici les contours que vous lui donnerez et les imprévus qui viendront la traverser. C’est si rare de concrétiser ses rêves…Nul doute que vous en sortirez grandis. Bon vent et au plaisir de te lire Stéphane