A peine arrivés à Vancouver qu’on est déjà à Seattle, les articles suivants sont donc en décalé (de toute façon j’ai encore des trucs à écrire sur l’île de Pâques et le Pérou, alors…)
Xwáýxway
De loin, on dirait qu’un arbre est tombé récemment (il faut dire qu’en 2006, une tempête a couché des milliers d’arbres du parc). De près, on se rend compte que c’est une installation et que, donc, elle doit avoir un sens. Nous sommes à Stanley Park, le poumon vert et joyaux urbain de Vancouver.
La plaque qui explique l’installation dit ceci:
* Je reviendrai sur les langues des Premières nations. ** Comportement culturel, souvent sous forme de cérémonie plus ou moins formelle, basé sur le don. Plus précisément, c’est un système de dons / contre-dons dans le cadre d’échanges non marchands. (Wiki)L’endroit où vous vous tenez à une histoire de plusieurs milliers d’années. Depuis des générations, la clairière de Lumbermen’s Arch est un lieu de rassemblement parfait.
Le peuple Salish du littoral a nommé ce site Xwáýxway (prononcé whoi-whoi)*, ce qui veut dire « Le Lieu du Masque ». Selon sa croyance, un masque serait arrivé ici du monde des esprits, laissant aux Salish des cérémonies et des chants pour honorer sa mémoire. Cet endroit, où se tenait jadis un gros village, était à proximité directe de nourriture en profusion et de matières premières. Il offrait également une protection contre les vents dominants et un lieu d’accostage protégé pour les canoës. Les gens venaient par milliers des villages alentour pour des potlatchs** et des cérémonies. En 1881, la variole a dévasté la population de Xwáýxway et les survivants se sont réfugiés dans les villages voisins.
L’arche originelle, construite dans les années 1910, a été érigée en l’honneur de l’industrie du bois (il y aurait à redire là-dessus , bien sûr…). Elle a apparemment mal vieilli et devenait dangereuse, on l’a donc remplacée par celle-ci.
Toute cette histoire pour souligner une fois de plus, que dans tous les nouveaux mondes, quand il s’agit des autochtones, c’est toujours la même histoire. Quand ce ne sont pas les moutons, ce sont les bûcherons, avec l’aide de l’alcool et des maladies, qui ont eu raison des premiers habitants du coin. Dans le cas des Salish du littoral, l’exploitation forestière et l’industrie minière ont rapidement détruit les ressources nécessaires à leur survie. (Plus sur leur histoire en VO [enfin, en anglais!] ici.)
Je trouve, peut-être naïvement, que le Canada semble avoir engagé plus d’actions de reconnaissance des Premières nations. Je ne base cette affirmation que sur des impressions, comme par exemple le panneau Indian reservation (réserve indienne) vu sur la route avant Seattle, qui constitue un changement de terminologie un peu brutal… Alors que depuis les jeux olympiques de 2010, les panneaux autour de Vancouver portent la mention des noms de lieux dans la langue originale des premières nations.
Stanley Park
On va arrêter cinq minutes de taper sur les colons européens et souligner un de leurs traits de génie urbanistique: les parcs.
A la fin du XIXe siècle, il a été de mise pour les grandes villes d’acquérir des terrains qu’elles réserveraient aux promenades et aux loisirs. Ainsi Central Park à Manhattan (341 ha) et donc le parc Stanley à Vancouver (404,9 ha). Pour la bonne mesure, dans les mêmes années, Napoléon III faisait aménager le bois de Vincennes, sur 995 ha, mais l’effet n’est pas le même quand le parc est en périphérie.
Le parc Stanley est donc plus grand, mais aussi plus « sauvage » que son homologue new-yorkais. C’est par lui que nous avons commencé notre visite de Vancouver, entrant sans même y faire attention dans la culture des activités extérieures qui anime cette ville.
Evidemment, les photos qu’on y prend sont plutôt dirigées vers l’extérieur du parc, vers le port ou le centre-ville…
En fait, pour faire le tour du parc par les bords de l’eau, il vaut mieux louer un vélo. Les 12,5 km se font mieux en pédalant. Du coup, nous sommes devenus des vrais vancouvérois et nous avons passé une deuxième journée d’activités extérieures!
Vous avez peut-être remarqué quelques photos de hérons… C’est parce que le parc Stanley, et plus particulièrement les arbres à côté des cours de tennis, sont le point de rendez-vous de toute la population des hérons bleus du coin pour nidifier. Personnellement, je ne savais même pas que les hérons pouvaient se percher dans les arbres!
Totems
Enfin, et pour finir en narration circulaire parce que, avouons-le, c’est mon truc, on croise aussi dans le parc une belle collections de véritables totems.
C’est beau, non ?
Ah, et oui, j’ai fait du vélo! Qui l’eut cru?
A suivre…
Lulu, nom d’artiste Malu ,va avoir de l’inspiration pour ses prochaines toiles
Bises à vous deux
Bernard et Domi