La raison de notre présence ici en cette saison, c’est le festival Iceland Airwaves, une vitrine de la musique nouvelle islandaise et internationale depuis 1999. Petit retour sur les concerts que nous avons vus le premier jour (c’est très varié) :
HIMBRIM
Entendu entre deux portes, en navigant de la salle où nous étions principalement et le vestiaire. On ne peut pas dire qu’on ait vraiment vu le concert, mais les notes qui nous sont parvenues semblaient prometteuses.
Hide your Kids
Décrits sur la page du festival qui les concerne comme « une bande de vingtenaires qui s’amusent ensemble », ces jeunots ont les qualités et les défauts de leur âge. Impressionné par la foule qui est venu le voir, le chanteur (que je trouvais très bien quand je le prenais pour une fille) perd un peu ses moyens. « On va vous faire une chanson… Enfin on vient d’en faire une et on va en faire d’autres… C’est ce qu’on a prévu… »
Dans un de mes romans inécrits, j’ai nommé chibre ce genre de musique. Des groupes dont les paroles auraient sans doute été sulfureuses dans les années 60 mais qui, en ce siècle qui en a vu d’autres, sonnent un peu comme « Regarde, j’ai une b***, on devrait faire quelque chose avec. » La vidéo confirme mon impression.
Axel Flóvent
19 ans, il vient de Húsavík, un village de pêcheurs, et sa musique est plus mature que ses petits copains de Hide Your Kids. A suivre.
Júníus Meyvant
On dit de lui sur le site (mais il a très certainement écrit la notice lui-même) qu’enfant, Unnar Gísli Sigurmundsson était un excentrique mineur qui n’aimait que le skateboard et la peinture. Il avait bien demandé aux muses s’il pouvait apprendre à jouer d’un instrument, mais son comportement libre et sauvage a mis fin à ses rêves: très vite, il a été viré de l’école de musique. Quand il a trouvé une vieille guitare chez ses parents, le flot incontrôlable de musique qui dormait en lui a commencé à se déverser. Cette musique est d’abord passée par le filtre d’un groupe qui n’était pas à la hauteur de sa créativité, c’est ainsi qu’il a donné vie à son alter ego, Júníus Meyvant.
Il dit de sa musique qu’elle est confortable comme une sieste sous une grosse couverture de laine avec un bon chocolat chaud ou quand on s’installe avec un cocktail exotique sur le sable brulant d’une plage.
Au festival, les sets sont chronométrés précisément pour que le temps de scène de chaque groupe soit équitable et que l’événement ne dépasse pas le temps imparti. Sur le côté de la scène, un iPad égraine les minutes de façon très visible. Après son deuxième morceaux, Júníus dit « Il nous en reste trente-huit à jouer. » Le public applaudit. « Ils font 50 secondes chacun. »
Júníus Meyvant – Site officiel
Vök
Première tête d’affiche de la soirée (ça se voit parce que le chrono iPad a disparu).
Des sons électro décrits comme nostalgiques, une voix aérienne, une guitare, un saxophone qui survole le tout. L’ensemble est scéniquement maîtrisé et très hypnotique.
Agent Fresco
Le groupe qui a commencé à me faire tendre l’oreille quand nous avons entrepris d’explorer la musique islandaise hors-Björk.
Je dis souvent quand on me demande le genre de musique que j’aime : « Les trucs qui ne ressemblent à rien. » Pour moi, c’est une bonne chose de ne ressembler à rien. Peut-être mon côté science-fiction.
Agent Fresco est plus rock que sci-fi, mais la voix d’Arnór Dan Arnarson (qui commence à être connu notamment grâce à sa participation à la B.O. de la série Broadchurch) est si particulière qu’elle fait voyager très loin dans les espaces intérieurs. Sa présence sur scène est captivante et le groupe dans son ensemble vaut le déplacement.
Nous les reverrons.
Extras
Je ne prends plus de photos dans les concerts. Quand je le faisais, toute mon attention était captée par l’espoir de produire l’image parfaite du moment, avec un matériel insuffisant et une technique approximative. Je ratais l’image et le concert. De plus, comme 99% du public vit l’événement à travers son smartphone et les réseaux sociaux, il suffit d’attendre deux minutes et tout est déjà sur internet.
Et comme les groupes font pareil, du coup, ça donne ça:
Plus sur l’histoire du festival (en anglais):
La bande annonce du festival:
http://icelandairwaves.is/